The Witty Book made me think

Il est tout beau. Et j'ai été surprise de la vitesse à laquelle il a traversé l'océan pour attérir dans ma boîte aux lettres. Ça fait un peu bizarre. Bizarre de voir mes illus. Les originaux sont plus jolis certes mais reste que, ce n'est que la troisième fois que je vois mes dessins sur papier comme ça. Imprimées. Dans un livre.

La première, c'était l'Homme à la vespa, pour ceux qui s'en souviennent (2006, fuck déjà 4 ans?!) qui faisait la couverture de l'Imajuscule, le magasine littéraire du Cégep. La seconde, de petits croquis pour illustrer l'édition suivante de la revue.

Mais cette fois-ci, ça a quelque chose de différent. Je sais pas trop comment l'expliquer en fait. La fierté que ça m'apporte, même si ce n'est pas grand chose, n'a rien à voir avec celle que j'avais pu ressentir à l'époque de l'Homme à la vespa. Back then, on m'a demandé si j'avais été payée pour ça. Non? C'est une perte de temps alors. Comme un couteau en plein cœur. Ça a beau faire plus de quatre ans, c'est encore bien marqué dans ma mémoire. J'ai comme principal défaut d'être rancunière, que voulez-vous.

Cette fois-ci, c'est différent. Je n'ai pas été payée, mais c'est différent. Cette fois-ci, j'ai reçu des encouragements plutôt que de me faire rabaisser.

Des encouragements de la part de ma mère, qui m'a toujours encouragée à développer mon côté artistique. De la part de Manon, une femme avec qui je travaille, qui porte un intérêt marqué à ce que je fais niveau artistique. C'est la première fois en dehors de ma mère. De la part de Mitsuko, qui a changé son fusil d'épaule face à d'éventuelles illustrations dans ce recueil en voyant ma première illu - and yet my favorite. Ça m'a fait chaud au cœur; je me suis dit qu'elles devaient être sacrément bien ces illus en fait!

Biensur, quelques amis m'encouragent de longue date, apprécient ce que je fais. Notamment Lilith. Encore là, je reste très humble par rapport à ce que je fais. Trop humble. Manque d'assurance. Manque de confiance en moi.

Puis la claque en plein visage. Lenny me demande d'illustrer les personnages de son roman. Je ne la connaissais pas vraiment. Elle ne me connaissait pas vraiment. Ce n'était donc pas par amitié. C'est parce qu'elle a apprécié mon travail. Réellement. C'est possible? La poussée dans le dos qui me fallait pour réaliser que, non, ce n'est pas une perte de temps, et que, oui, dans ces gribouillis pas toujours très beaux, il y a du potentiel. Et un jour, je pourrai pousser un In your face bien placé.